dimanche 29 avril 2018

Tortola et ses îles au sud

Pour changer je ne vais pas commencer cet article avec une photo de plage et un récit idylliques...non cette fois-ci, voici un petit récit des plans galères des derniers jours !

Depuis notre arrivée aux îles vierges nous nous sommes rendus compte que le moteur hors bord fuyait...nous avons essayé de réparer par nous même, je vous passe les détails même si à force d'aider Jérôme, je suis devenue spécialiste du "pump case", de la vidange de l'huile de l'embase et incollable sur l'ampeleur ! Bref, malgré notre bonne volontée, le cambouie sous nos ongles et l'huile sur nos mains...le problème est de nouveau apparu. Nous avons du rendre les armes en voyant que la pièce, tellement corrodée, et les joints trop abîmés ne pouvaient être  réparés...

Notre virée à Tortola, l'île la plus importante des BVI, servira donc aussi d'escale technique. D'autant plus que les enfants ont cassé une soudure de l'échelle et effet papillon oblige, une deuxième soudure à lachée, puis plusieurs marches...Et sans échelle, impossible de remonter à bord car Cassiopée est très haut de franc bord...bref, pas le choix de réparer. On ajoute à cela 2 des 3 bouteilles de gaz vides et le tableau est complet. Ca peut paraître insignifiant mais sans échelle, on ne peut plus remonter à bord, sans moteur d'annexe, les déplacements à terre sont plus compliqués et sans gaz on ne peut plus cuisiner...

Confiants de trouver une solution dans la journée, nous avons mouillé à Road Harbour, la ville principale de Tortola, dans des conditions climatiques peu engageantes avec une grosse houle, de la pluie et des rafales à 30 noeuds. Mise à l'eau de l'annexe et sortie des rames ! En pensant que ça serait juste pour la journée on prend notre mal en patiente. Sauf qu'aux Antilles, l'incertitude est une composante à part entière de tout projet ! Le fameux "si Dieu veut" et le "Island time" ont ponctué notre journée et les suivantes...

Tout d'abord, première déception, après expertise par un pro de l'inox, il s'est avéré que l'échelle n'était pas réparable, les soudures étant trop rouillées....valeur de l'échelle, plus de 1000 $ ! Plan B, opération commando, trouver une échelle d'occasion (avec tous les bateaux échoués après le cyclone, il y avait de l'espoir), échelle plus ou moins similaire à l'ancienne trouvée, recherche d'un soudeur inox, adaptation du système de fixation de l'ancienne sur la nouvelle....pour l'anecdote, quand nous sommes revenus chez le soudeur à l'heure convenue pour récupérer l'échelle, on s'est aperçut qu'il avait soudé la partie haute de l'échelle qui permet de l'accrocher au bateau à l'envers.  Machine arrière, il faut désouder, pas le mec, même si on en avait très envie, mais l'échelle et la resouder à l'endroit ! zen...relativiser donne de la légèreté à l'existence !

Ce résumé de quelques lignes nous a tout de même valu plus de trois jours à arpenter à pieds ou en voilier une partie de l'île !
Bref et de un problème résolu ! Entre temps, on en a profité pour faire des courses, ici tout est importé des Etats-Unis, autant dire que ce n'est pas terrible...et cher, le prix des fruits et des légumes est d'environ 1$ pièce !!!

Quant au gaz, nous avons débarqué avec nos deux petites bouteilles vides, le sourire aux lèvres mais nous avons vite déchanté, ici tout le monde tourne au propane et  évidemment nous avons des bouteilles de butane...après avoir arpenté la ville, impossible de trouver un endroit pour échanger ou remplir nos bouteilles...on fini par dégoter le numéro d'un gars qui s'en occupe, il nous explique qu'il viendra le lendemain matin prendre nos bouteilles, les remplir et nous les ramener. Nous n'avons pas penser à demander le prix...erreur...il nous demande 75 $ !!!!! 😓Décidément...

Concernant le moteur, nous avons rencontré un gars par hasard qui bossait dans une boite de charter de voilier et qui nous a proposé de nous vendre les pièces d'occasion...à première vue, un bon plan. Rendez vous pris le lendemain matin à 10h sur le ponton... 10h, personne...11h non plus...12h toujours rien, on ajoute à ça des enfants qui en ont marre d'attendre et qui ont faim... entre temps un ami à notre contact nous dit qu'il va bientôt arriver...on patiente donc encore étant donné qu'on se dit qu'il a la solution à notre problème...13h...rien...13h45....le voici qui arrive la démarche non chalante et un joint à la main, malheureusement ce n'est pas du joint du moteur qu'il s'agit et celui ci, à part nous détendre suite à l'interminable attente ne nous sera pas d'une grande utilité !
On est loin du quart d'heure savoyard ! Ici c'est le "island time" ! Le gars s'excuse à peine et nous dit qu'il n'a pas réussi à contacter son ami qui a les pièces d'occasion et qu'il faut revenir vers 16 h !!!!
Respiration par le ventre....on reste calme....

Retour au bateau toujours avec les rames, on avance en crabe à cause du vent et les enfants pestent....On se nourri de chips et de sardines...puis retour vers notre contact...quand on arrive il dort sur un canapé devant chez lui !!!! Il est désolé (ha bon ???) mais son pote ne répond toujours pas et il propose alors à Jérôme de venir voir derrière chez lui un moteur qu'il a sous une bâche et lui demande quel prix on peut lui faire pour son moteur pourri qu'il a récupéré je ne sais où !!! C'est une blague ???
Bref pas de deal, une journée perdue et un jour de plus à se faire brasser au mouillage pour rien...

Plan B, prendre un taxi et aller dans une autre ville pour trouver un magasin qui vend des pièces détachées pour les moteurs hors bord...évidemment il ne faut pas rêver...pas de stock pour les pièces qu'il nous faut...Heureusement posibilité de commander...demande effectuée le lundi....mardi seeting pendant 2 heures dans le magasin pour faire accélérer la manoeuvre, mercredi 10 mails envoyés au responsable du SAV, jeudi appel téléphonique...mais slowdown...il faudra attendre vendredi pour que la commande soit enfin validée !!!! La semaine suivante, je vous le fais en accéléré, 20 mails, autant d'appels à notre bougre et un aller-retour entre deux îles pour que ça bouge. Bref au bout de 15 jours nous avons reçu une partie des pièces et avons remonté le tout...ça à l'air de marcher...on croise les doigts...


Heureusement, notre allant inné vers l'optimisme nous a permis de rester zen et de mettre ce temps d'attente à profit pour visiter les îles avoisinnantes.
Direction les îles au sud de Tortola.

Le trio Cooper, Peter et Norman Island. Pour commencer nous sommes remontés vers Cooper Island, l'île la plus au vent pour avoir ensuite un vent plus favorable en descendant vers les deux autres. Le mouillage est beau mais rouleur, nous avons tout de même fait une belle plongée vers Cister Point.
Travail à la chaîne :




Mais après une nuit vraiment incorftable, nous avons mis le cap vers Peter Island, la plus grande île du groupe. On accumule depuis une semaine les mouillages rouleurs, donc les nuits pourries et les plans un peu galère, ça commence à nous peser un peu, il est temps de retrouver notre rythme de croisière et s'arrêter dans un petit havre de paix.


A Peter Island, les places à l'ancre étaint déjà prises, nous nous sommes donc ammérés à une bouée en pensant naïvement que c'était gratuit car l'hotel était détruit...et bien pas du tout, au réveil un bateau à moteur est passé nous faire payer.... 30 $ pour une nuit !!! ça fait cher pour une bouée ! Nous avons donc changé de mouillage et toujours sur la même île, avons trouvé la belle petite baie bien protégée "little harbour". Etant donné l'étroitesse de la baie et beaucoup de fond, nous avons mis un bout à terre, opération réussie malgré le fait que nous n'ayons toujours pas de moteur hors bord et que toutes les maneouvres se font en kayak !




Les enfants amphibis ont adoré jouer aux funambules sur le bout reliant le voilier à la terre ! 





Ca y est enfin un endroit qui ne bouge pas, de l'air juste comme il faut pour nous râfraichir, l'eau cristaline. Du temps pour lire, pour cuisiner, pour jouer, pour rire, pour partager, pour faire un peu d'école.
Puis quelques jours plus tard, direction Norman Island connue pour ses grottes et ses superbes fonds sous marins à The Indians (pas de photos mais bientôt un petit film que Jérôme est entrain de monter).
Ensuite cap vers Jost Van Dyke en slalomant entre les îles, magnifique navigation.






Arrêt à Sandy Cay, un îlot de Robinson !







Puis retour à Tortola pour enfin récupérer les pièces du moteur ! Nous sommes maintenant remonté à Virgin Gorda d'où nous comptons partir mercredi en direction de Saint Kitts, une longue nav nous attend avec 120 miles de prévus. Une petite fenêtre météo avec un chouia de Nord Est est annoncée donc on en profite pour amorcer notre descente vers le Sud.
A bientôt !

1 commentaire:

  1. Plan bateau,....Plan galère...Mais bon, au bout du compte....ça devient un beau "conte" de souvenirs inaltérables qui continuent de vous enrichir, finalement, piètre "privilège",revers de médaille des risques de vivre autrement, ...Mais la chance, , souvent il faut la provoquer...
    Jusque là...Tout va bien et pi c'est mieux k'si c'était pire,...Parce qu'il y a bien plus pire comme rester dans son canapé à devoir subir de vous lire et regarder des vidéos de vos ébats !!!

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