samedi 14 avril 2018

Virgin Gorda

L'archipel des îles vierges est connu pour avoir été un repaire de choix pour les flibustiers (en majorité Anglais auxquels se mêlaient des Hollandais mais aussi des Français) qui, tapis dans le dédale des îles, attaquaient les flottes espagnoles chargées d'or, venant du continent sud-américain et qui devaient longer les îles vierges pour rejoindre des vents portant  vers l'Espagne.
L'archipel est divisé en deux, à l'Est les BVI (British Virgin Island) qui regroupent Virgin Gorda, Tortola et Anegada, colonie britannique autonome et à l'ouest et au sud ouest les USBVI qui comprennent St Croix, St John, et St Thomas, territoire rattaché mais non incorporé aux Etats-Unis.

La première île des Vierges où nous avons accosté a été "Virgin Gorda". La marina a été dévastée, le cyclone Irma étant aussi passé sur ces îles. Les voiliers présents à la cale de halage étaient tous endommagés, beaucoup irrécupérables, la plupart sans mât...spectacle désolant...





Nous avons tout de même pu faire les formalités administratives d'entrée. Ainsi que l'approvisionnement en eau. 
Pour vous donner un ordre d'idée, nous avons une capacité de 800 litres à bord, avec cette quantité d'eau, qui nous sert à la fois pour nous laver (si si Nico et Dorothée je vous assure qu'on se lave 😅), faire la vaisselle, cuisiner et boire (grâce à un filtre), nous tenons un mois. En France, la consommation moyenne est de 130 L / jour et par personne. Soit 650 L par jour ! presque la totalité de nos réservoirs en un jour !

Avoir peu d'habits, se laver, faire la vaisselle, la lessive avec peu d'eau, consommer ce que l'on trouve localement, rationnaliser la nourriture, ne pas gâcher, utiliser l'électricité avec parcimonie, mettre à distance la société de consommation...en fait, arriver à faire beaucoup avec peu. Tout ça nous fait apprécier les choses à leur juste valeur.



Le deuxième mouillage sera celui des Baths, situé à l'extrême sud de l'île. Connu pour ses rochers "posés" sur la plage, ces derniers forment des cavités laissant l'eau s'engouffrer et offrent des petites criques labyrinthiques où nous avons adoré nous perdre.










Puis cap vers Anegada, la "terre engloutie", un atoll de 19 km  de long sur 5 de large .  Mais après une belle traversée de 2h30, le seul mouillage où nous pouvions aller était très très rouleur, nous avions l'impression d'être en pleine mer, les couverts ne tenaient même pas sur la table ! Nuit vraiment pas terrible, sauf pour nos enfants tout-terrains qui ont la chance de pouvoir dormir dans n'importe quelles conditions ! Dès le lendemain matin, nous avons relevé l'ancre et nous avons mis les voiles en sens inverse, petit déj en mer et retour sur Virgin Gorda. Plus précisément à gorda sounds, ce grand plan d'eau protégé par une longue barrière de corail.

Nous avons mouillé à côté d'iles de milliardaires !  Eustatia Island propriété du patron de google, voisine de Peter Island appartenant à Richard Brandson, patron de Virgin. L'île a beau être privée, nous avons demandé si nous pouvions gréer nos ailes sur la plage et les propriétaires ont accepté sans problème, très sympa, très friendly !

Necker island, l'île de Richard Brandson.

Eustatia Island




Nous y avons passé une dizaine de jours. Nous nous sommes perfectionnés en foil et avons initié Matteo au kite. La première séance  a été consacrée à l'amener avec l'annexe bien au vent, proche de la barrière de corail (pour anticiper la dérive du débutant) et à lui apprendre à sortir de l'eau avec la planche. Assez sport tout ça, chacun notre tour dans l'eau à le guider, l'autre dans l'annexe en sécurité pour renvoyer l'aile en l'air quand il la faisait tomber... Le lendemain, nous passions déjà moins de temps dans l'eau et à renvoyer l'aile, nous le suivions en annexe y allant chacun notre tour de nos conseils !  Finalement on s'est vite rendu compte qu'il n'avait plus besoin de nous et qu'il s'ajustait lui même en tentant différentes choses avec son aile et sa planche... On était tout heureux de le voir tirer ses premiers bords, on l'encourageait comme à ses premiers pas, c'était vraiment super de partager ces moments avec lui !
A la troisième séance, le ti punch à la fin de la journée était de rigueur, il savait tirer des bords et remonter au vent sans problème !






Pendant ce temps, les filles se sont bien amusées sur la plage, entre baignade, art éphémère et body painting !







Nous avons aussi été faire de la plongée sur la barrière et avons pu admirer de très beaux fonds et poissons. Raies pastenagues et léopards, tortues, poissons perroquets, diodons...de quoi ravir nos yeux et remplir nos mémoires.





Le soir, la lumière du bateau attirait les barracudas de la taille d'Eva et les enfants jouaient à les éclairer avec le spot pour se faire peur ! Et puis avec presque aucune pollution lumineuse, nous pouvions observer les étoiles et apprendre à reconnaître quelques constellations, ça a du bon l'école buissonnière !
On nous demande souvent comment on arrive à vivre ensemble 24h / 24, c'est vrai qu'arriver à entremêler le familial et l'individuel, ce n'est pas toujours évident dans l'étroitesse d'un voilier. Mais la bulle itinérante suscite un sentiment de resserrement, de protection et la promiscuité est gage de proximité et de complicité.

Il et temps d'aller vers Tortola, une plus grosse île des BVI pour se ravitailler un peu, les grosses courses du début du voyage ont bien diminuées et les enfants en ont marre de manger des pattes ! Les bons reblochons de Delphine commencent à manquer, petit clin d'œil aux Entremontains !














2 commentaires:

  1. Tu as des talents de romancière ma puce. C'est très agréable de te lire. C'est un beau roman, c'est une belle histoire et de superbes images. Ca nous rappelle en plus des souvenirs. Profitez bien de ces moments en famille. Bisous les choux

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  2. Maman m'a précédé...je viens d'amener Violette à l'école avec la 125 "roots" de Tom !
    Encore une belle étape effectivement, qui me donne toujours l'envie, je suis encore "addict" ! Finalement, nous vivons votre périple comme un sevrage, après ces 12 années et demi passées sur notre I Caselli, une sorte de décontamination qui a commencée au début de votre voyage, en relai, quasiment, de notre départ de Guadeloupe ! J'vous dois combien Docteur ?
    On attend la suite...n'allez pas trop vite !

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